Chlordécone : la Martinique demande la réparation
La question du chlordécone a été longuement discutée entre la Secrétaire d’État et le Président du Conseil Exécutif. Ils ont notamment évoqué le projet de loi d’orientation et de programmation adopté par l’Assemblée de Martinique.
Face à l’insuffisance des moyens alloués pour mettre fin à la présence du chlordécone, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a souhaité attirer l’attention du gouvernement sur le financement des opérations de dépollution de l’eau de l’usine de Vivé, qui représente actuellement une charge annuelle de 1,5 million d’euros supportée entièrement par la CTM.
Le Président Letchimy a également proposé à l’État de participer au lancement d’une première étude d’impact sur les conséquences économiques et sociales de la pollution dans les secteurs de la pêche, de l’aquaculture, de l’agriculture et de l’élevage en Martinique. Ces mesures ont été jugées indispensables par le Président LETCHIMY pour entamer un processus de « réparation ».
Dans le cadre de la révision du Schéma d’Aménagement Régional (SAR), la CTM a présenté ses positions concernant la préservation des terres agricoles malgré la pression croissante de l’urbanisation.
Il a été proposé de sanctuariser les 22 000 hectares de terres agricoles actuellement dédiées à cette activité. En ce qui concerne le recul du trait de côte, S. Letchimy a suggéré la réalisation de travaux d’expérimentation liés à la cartographie du littoral. Sur les 34 communes de Martinique, 13 figurent sur la liste des communes françaises confrontées au recul du trait de côte et à la montée des eaux.
Ces propositions ont, selon la Collectivité, été bien accueillies par la Secrétaire d’État, qui a invité la CTM à un échange sur les moyens financiers nécessaires pour les concrétiser.
« La Martinique riche en biodiversité »
Le Président de l’exécutif a soulevé la question de la gestion des demandes d’accès et d’utilisation des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées pour la Martinique. Il a demandé à l’État de permettre à la CTM de reprendre la main sur ce sujet, conformément aux dispositions du code de l’environnement. Un décret devrait être pris par le ministère de la Transition écologique concernant les ressources marines.
Enfin, en ce qui concerne la candidature de la Martinique au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Secrétaire d’État a réitéré le soutien du gouvernement à la candidature des Volcans et Forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet. Le Président LETCHIMY se rendra à Paris la semaine prochaine afin de répondre aux dernières interrogations des États membres du comité international en charge de l’examen de ces candidatures.