Un témoignage publié sur les réseaux sociaux par une étudiante de l’université des Antilles (UA) a jeté un trouble sur le campus de Schœlcher en Martinique. L’étudiante raconte avoir été violée dans sa voiture sur le parking du campus, sans que la date précise des faits ne soit mentionnée.
Un témoignage glaçant
Selon son récit, un individu qu’elle croisait régulièrement sur le campus sans lui parler lui aurait demandé de le ramener chez lui après ses cours, vers 19h30. Il l’aurait ensuite menacée avec un couteau pour la contraindre à un rapport sexuel, avant de s’enfuir en déclarant « J’ai passé un bon moment avec toi ».
L’étudiante affirme avoir informé les responsables du campus de l’agression, qui l’auraient encouragée à porter plainte. Cependant, elle déplore un manque de suivi du dossier, notamment de la part de l’Université des Antilles.
Nous avons tenu à contacter l’université des Antilles pour tenter d’obtenir des éléments pouvant éclairer leur positionnement vis à vis de la situation.
Une partie de ping-pong
Selon nos informations, lors d’un conseil d’administration qui se serait déroulé ce mardi matin à 9h, un responsable de l’Université aurait affirmé qu’ils sont « démunis » face à la situation, arguant que l’agression n’a pas eu lieu sur son territoire mais sur celui du CROUS.
L’une de nous sources nous affirme qu’il y a eu des problèmes similaires dans la résidence universitaire et dans une résidence privée voisine, et que l’amalgame est souvent fait avec l’université. Le vice-président se serait tout de même dors et déjà rendu à la gendarmerie pour effectuer un signalement, dimanche dernier.
Le Crous, de son côté, nie que l’agression ait eu lieu sur son parking, affirmant qu’il s’agit plutôt d’une confusion avec l’université. En effet, selon nos informations, la jeune femme se trouvait bien sur l’un des parkings de l’UA.
Un problème de sécurité ?
La directrice du Crous, Valérie Cabord, assure avoir pris les choses en main, et que des témoignages recueillis auprès des résidents ne font état d’aucune agression ou viol à l’intérieur de la résidence.
Un signalement a néanmoins été fait à la gendarmerie, qui n’aurait enregistré aucune plainte pour le moment. Le Crous encourage les victimes à se faire connaître et affirme les suivre et les mettre en lien avec la gendarmerie et des professionnels pouvant leurs venir en aide.
Le dernier signalement d’agression sexuelle auprès du Crous remonterait à 10 mois, selon la directrice. Cette dernière a tout de même demandé aux agents de sécurité de redoubler de vigilance. Enfin, pour répondre a une demande de sécurité notamment venant des étudiants depuis plus d’un an, Valérie Cabord nous a affirmé avoir commandé des éclairages supplémentaires pour renforcer la sécurité sur le campus.
Les versions de l’université et du Crous divergent, et la situation reste confuse. La lumière n’a pas encore été faite sur cette affaire, qui soulève des questions importantes sur la sécurité des étudiants sur le campus de Schoelcher. Ce n’est par ailleurs pas la première fois que de telles affaires sont relatées sur Resca. Un public, aucune des deux instances ne s’est exprimée.
Le président de l’UA, Michel Geoffroy, aurait d’ailleurs demandé aux enseignants de réorganiser les plannings pour terminer les cours à 17h30 pour des raisons de sécurité.
Interrogé, le parquet ne nous a pour le moment pas communiqué d’éléments sur ce sujet.