L’Université des Antilles est actuellement secouée par un scandale de harcèlement sexuel. Il a commencé le mercredi 27 avril 2023, lorsqu’un e-mail destiné à une diffusion interne a fuité. Selon le document, un professeur de l’UFR STE aurait usé de diverses méthodes pour parvenir à la titularisation d’un collègue encore stagiaire, dont « le comportement envers la gente féminine pose question ». Au moins trois témoignages accusent ce professeur de harcèlement sexuel, parmi lesquels deux étudiantes et une technicienne de surface.
Une mobilisation des étudiants ce jeudi
Très vite, la communauté scolaire monte au créneau et prévoit une mobilisation le jeudi 4 mai 2023, jour de la délibération du Conseil Restreint d’UFR, composé de 5 administrateurs, au sujet de la titularisation de l’intéressé. Près d’une trentaine d’étudiants et professeurs se sont rassemblés devant l’UFR ce jeudi matin pour exprimer leur colère face aux témoignages des victimes et à ce processus de titularisation.
À 10h30, le conseil doit délibérer sur la titularisation du professeur encore stagiaire. Deux personnes y émettent un avis favorable en dépit des différents éléments l’accablant. L’une de ces deux personnes s’avère être son « mentor », un professeur qui le protège coûte que coûte. Le conseil a finalement décidé de s’opposer à la titularisation du professeur avec 3 voix contre 2, mais la décision doit encore passer entre les mains du doyen, du conseil académique et enfin du président de l’université.
Des faits reconnus par le professeur
Pourtant, le scandale ne s’arrête pas là. Le mardi 2 mai 2023, une note d’information non signée et diffusée par l’université a révélé les témoignages de deux victimes, sans même obtenir leur accord, selon nos informations. Cette note indique que le collègue a reconnu les faits, comme le prouve un procès verbal signé par le jeune professeur accusé. Toujours selon la note, il a été sanctionné par l’université.
La révocation et la non titularisation ne figurant pas, l’université ajoute que « Le moment de la titularisation d’un jeune collègue ne doit pas être utilisé comme une mesure répressive, coercitive ou dégradante. » Cette décision a suscité l’indignation des internautes, qui ont dénoncé le manque de considération de l’université envers les victimes de harcèlement sexuel.
L’une des victimes a déposé plainte
Pire encore, selon nos informations et un second mail diffusé au sein de l’UFR STE, le professeur suspendu a continué à donner des cours en fac de lettres en remplacement de son « mentor », alors même qu’il est visé par une enquête de gendarmerie, pour harcèlement sexuel après une plainte déposée par l’une de ses victimes. Aucune enquête interne n’aurait été ouverte à ce sujet.
Pour les étudiants, l’Université des Antilles se doit de prendre des mesures fortes et immédiates pour lutter contre le harcèlement sexuel. Les victimes doivent être entendues et protégées, et les auteurs de ces actes répréhensibles doivent être sanctionnés de manière appropriée. Il en va de la sécurité et du bien-être de tous les membres de la communauté universitaire.