Le mercredi 2 octobre, Moscou a renouvelé ses critiques envers la France, en accusant cette dernière de ne pas avoir achevé la “décolonisation” de ses territoires d’Outre-mer. La Russie a pris pour exemple les émeutes en Martinique en septembre et en Nouvelle-Calédonie plus tôt dans l’année, pointant du doigt l’usage de la force par Paris pour gérer ces crises.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a estimé que ces violences démontraient l’incapacité de la France à établir un “dialogue respectueux” avec les populations autochtones, préférant s’appuyer sur la répression policière. Cette déclaration est à inscrire dans une stratégie plus large de Moscou, visant à se présenter comme le défenseur des peuples opprimés par les pays Occidentaux, une stratégie qui s’est accentuée depuis l’invasion de l’Ukraine.
Un discours stratégique à l’échelle internationale
Cette offensive verbale s’inscrit dans une longue campagne menée par la Russie pour déstabiliser les puissances occidentales. Le Kremlin a déjà réussi à remplacer la France dans plusieurs pays du Sahel en y déployant le groupe paramilitaire Wagner, gagnant en influence diplomatique en Afrique francophone.
Ces récentes déclarations sur la Martinique ne sont donc pas isolées. Elles pourraient s’inscrire dans une volonté de la Russie de manipuler les opinions publiques, notamment en employant des méthodes de désinformation via ses médias d’État et les réseaux sociaux. La France et d’autres pays occidentaux accusent la Russie depuis plusieurs années de mener des campagnes de déstabilisation pour affaiblir leur influence et miner leur crédibilité, non seulement en Afrique, mais également en Outre-mer.
Ainsi, la situation en Martinique devient un nouvel angle d’attaque pour Moscou dans son affrontement avec les puissances occidentales, en se posant comme un défenseur des “peuples opprimés”.