Ce lundi 7 octobre, dès les premières heures de la journée, le giratoire de Mahault, un point névralgique de la circulation en Martinique, a été bloqué par des manifestants mobilisés contre la vie chère. Ce blocage a provoqué des embouteillages sur les principaux axes de l’île, perturbant la circulation de nombreux automobilistes.
La situation s’est rapidement envenimée en fin de matinée lorsque les forces de l’ordre, notamment la CRS 8, sont intervenues pour déloger les manifestants. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser le rassemblement. Rodrigue Petitot, surnommé « le R », figure de proue du mouvement et président du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), a été blessé à la jambe et à la main lors de l’intervention. Une riveraine, qui ne participait pas à la manifestation, aurait également été victime d’un malaise dû aux gaz lacrymogènes, selon l’association.
Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, on y voit même Aude Goussard violemment repoussée par un CRS lors de l’interpellation d’un manifestant.
‼️🪧 #Martinique : Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser le rassemblement contre la vie chère à coups de gaz lacrymogènes.
— Resca MQ/GP (@resca_mqgp) October 7, 2024
11 policiers auraient été blessés selon RCI.
Dans une vidéo diffusée sur les Réseaux Sociaux, on y voit Aude Goussard, trésorière de… https://t.co/w07vbXRfsv pic.twitter.com/RbiKNUomNq
Le RPPRAC dénonce une « répression inacceptable »
Si la police dément avoir pourchassé Rodrigue Petitot selon nos confrères de RCI, dans un communiqué publié dans l’après-midi, le RPPRAC a fermement condamné l’intervention policière, qualifiant la répression d’« inacceptable ». Le mouvement critique la gestion préfectorale de la crise, qu’il accuse de répondre par la force au mécontentement social des Martiniquais mobilisés depuis 38 jours. Selon le RPPRAC, cette répression viserait à « étouffer un mouvement populaire légitime » qui dénonce le coût de la vie en Outre-mer.
Le RPPRAC appelle les acteurs de la Table Ronde à prendre des mesures plus significatives pour répondre à la crise, soulignant que les annonces récentes, notamment la revalorisation de 2 % du SMIC par Michel Barnier, sont insuffisantes face aux attentes de la population. Toujours selon RCI, 11 policiers auraient été blessés et 5 personnes interpellées. Les forces de l’ordre étaient visés par des jets projectiles.
Un climat social sous tension
La situation reste tendue en Martinique, où les manifestations contre la vie chère se poursuivent dans un climat de plus en plus conflictuel. Le blocage de ce matin et l’intervention des forces de l’ordre témoignent d’une montée des tensions, laissant craindre de novelles émeutes dans les jours à venir. Le RPPRAC, de son côté, réaffirme sa détermination à poursuivre la mobilisation, accusant les autorités de porter la responsabilité d’un éventuel « embrasement de la société ».
Alors que la date de la Table Ronde reste incertaine, le gouvernement et les acteurs locaux sont face à un défi majeur pour apaiser la situation et répondre aux revendications des manifestants.