Encore une mauvaise nouvelle pour la compagnie Air Antilles. Depuis le 14 juillet dernier, date de début du préavis de grève des pilotes, les représentants SNPNC/FO ont au travers d’un communiqué de presse, fait savoir leur solidarité vis-a-vis du mouvement. Pourtant, le personnel n’avait pas déposé de préavis de grève à leur tour. Une décision qui s’explique selon la déléguée syndicale :
« Nous avions pensé au début qu’il était impossible pour nous de se joindre à la grève en raison de nos bas salaires. Nous avons finalement décidé de le faire quand même puisque le problème persiste et que le Directeur Général continue à nous faire du chantage reposant sur un « dépôt de bilan de la compagnie » »
Melissa Germé – Déléguée Syndicale SNPNC/FO
En effet, dans le communiqué en date du 14 juillet 2023, SNPNC/FO indiquait « ne pas exclure de se joindre à cette légitime et nécessaire mobilisation ».

Les agissements du PDG d’Air Antilles fortement pointés du doigt
Le mouvement de grève s’intensifie au fil des jours. Cela serait dû, selon les pilotes de la compagnie, au manque d’actions concrètes de la part du Président Directeur Général de la compagnie. En effet, les pilotes soulèvent un réel problème de communication émanant de la direction, le même selon eux existant entre la compagnie et les voyageurs.
« Selon notre accord avec la direction, tous les lundis jusqu’au 30 juin nous devions négocier. Sur la période, 26 réunions étaient possibles, seul 6 ont été effectuées pour établir le cadre. Nous ne sommes donc jamais entrés concrètement dans les négociations. Même au nouveau préavis de grève, la direction n’a jamais réellement tenté de négocier. »
Un pilote d’Air Antilles
La principale revendication des salariés est un accord d’entreprise équitable pour tous, notamment au niveau rémunération et des conditions de travail. Selon les syndicats, les rémunérations d’Air Antilles seraient parmi les plus basses du système français dans ce secteur.
« On accepte parce que nous voulons tous rester aux Antilles et c’est l’une des seules compagnies qui nous le permet. »
Un pilote d’Air Antilles
Selon la déléguée Syndicale SNPNC/FO, un PNC (Personnel navigant commercial) Air Antilles touche une part fixe sur un forfait de 50h. Cette part serait supérieure au SMIC (soit 1600-1700€ brut), sauf que leur salaire réel se rapprocherait du SMIC. « On a eu beaucoup de fiches de paie d’un montant entre 700 et 1200€ par rapport aux arrêts maladie et aux jours de récupération pris, et ce malgré les remboursements de la sécu. Ce n’est qu’après que ce montant a commencé à nous être versé. C’est une sorte de punition », nous explique t-elle. « Tous les jours il y a des changements de planning de dernière minute et si on ne peut pas se présenter au travail alors nous sommes noté absents donc on ne nous rémunère pas. »


Les voyageurs en subissent également les conséquences
C’est une situation insoutenable pour le personnel de la compagnie et se répercute sur les voyageurs de part le mouvement de grève et le manque de communication d’Air Antilles.
« Nous avions un vol prévu à 13h45. Nous nous sommes présentés très tôt, à 10h30. La veille, des amis avaient un vol à 8h, on les a déplacé sur un vol de 13h puis 19h et ils sont finalement partis à 22h45. Nous avons eu une expérience similaire. Nous sommes revenus vers 17h, moi j’ai annulé mon vol. On a fait rentrer mon fils en salle d’embarquement à 18h pour un vol à 19h20. À 20h, il l’appareil n’était toujours pas disponible et il a finalement embarqué à 21h50. »
Témoignage d’un voyageur
En parallèle, de nombreux commentaires d’internautes sur les réseaux sociaux se plaignent de retards de remboursement. Certains d’entre-eux attendent depuis de nombreux mois, voire plus de 2 ans selon leurs dires.
Les conséquences sur les voyageurs sont bien connues des salariés d’Air Antilles qui tiennent à rassurer : « Nous ne sommes pas là pour prendre les passagers en otage. Nous subissons également le manque de communication de la compagnie. »
La direction de la compagnie, contactée, n’a pas répondu.