Le passé du sucre avec les Antilles
L’histoire du sucre aux Antilles remonte au XVIIe siècle. Véritable pilier économique et qualifié “ d’or roux ” puisque le sucre de canne était à cette époque une denrée rare et réservée à l’élite en France métropolitaine.
XIXe siècle, c’est tout un business qui s’est écroulé à cause principalement du développement du sucre de betterave. Depuis plusieurs années de nombreuses usines ont dû fermer, les rares usines restantes sont vitales pour les économies locales (Gardel en Guadeloupe et Le Galion en Martinique), mais la concurrence est tellement rude que les usines sucrières vivent de subventions de l’État et de l’union européenne, avec notamment la convention canne signée en 2016.
Pourquoi il y a-t-il plus de sucre dans les produits importés aux Antilles ?
Le taux élevé de sucre dans les produits laitiers aux Antilles est notamment dû à une inexistence de filière de production laitière. Les entreprises n’ont donc pas d’autres choix que d’utiliser du lait reconstitué, contenant malheureusement beaucoup plus de sucre. De plus les entreprises se sont basées sur des tests d’acceptabilités effectués sur des consommateurs locaux. Ainsi, les industriels ont pu justifier ces surplus de sucres en affirmant que les antillais préféraient manger très sucré et qu’il était difficile de leur proposer des produits moins sucrés.
Selon une étude effectuée par L’ARS, la teneur en sucre dans les sodas, yaourts et friandises aux Antilles est plus élevée jusqu’à 50% comparé a la métropole.
Qu’est ce que cela implique ?
Le sucre est un problème de santé publique, facteurs de nombreux troubles et maladies, dont principalement le diabète et l’obésité. Ces maladies, pouvant être graves, se répandent beaucoup trop rapidement. Le diabète tue environ 1,5 million de personnes dans le monde par an et 34 000 personnes sur le territoire français. C’est la quatrième cause de mortalité en Europe.
Les chiffres sont encore plus alarmants aux Antilles. Par exemple, le taux d’obésité s’élève à 27,8% aux Antilles contre 14,5% en métropole. Et il y a deux fois plus de diabétiques en Guadeloupe et en Martinique qu’en France métropolitaine. Sachant que ces chiffres ne reflètent pas vraiment la réalité puisqu’une partie des malades ne sont pas au courant qu’ils le sont.
Des solutions mises en place ?
Depuis 2013, la Loi Lurel garantissant un contrôle des taux de sucre ajoutés dans les aliments et les boissons a été promulguée. Malheureusement cela n’a pas vraiment eu l’effet escompté puisque certaines entreprises ne respectent toujours pas ces mesures. Récemment un rapport accablant découvert par le Canard Enchaîné datant de 2019, a révélé le manque de suivi des statistiques pour l’application de cette loi.
Selon le parlementaire Victorin Lurel il en va de la santé des ultramarins. Il a ainsi interpellé le ministre de l’Économie, en lui demandant de rendre ce rapport public et sanctionner les entreprises frauduleuses.